Quand la canne se fait haute, joufflue de son sucre, fleurie de son plumeau, l'heure de la coupe a sonné. Par milliers, comme une armada prête à donner l'assaut, les coupeuses de cannes se faufilent dans les champs, chatoyantes dans leur tenue improbable et colorée. Dès l'aube quand le soleil n'est pas encore à son firmament, le bruit de la machette se fait entendre, dans un geste sur, précis que des années de tradition ont entériné. Une par une, saisie comme un trophée, la canne se couche au pieds de ces femmes comme un tapis. Bien loin du trophée et du tapis du Festival de Cannes. Mais il est bien entre leurs mains un art pour des hectares. Les coupeuses de cannes sont les héroïnes d'un film vrai, authentique dont elles connaissent le scénario sur le bout des doigts. Quand la canne exhale sa saveur sucrée grâce à la sueur salée de ces femmes au courage immémorial.
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